“Car nous portons l’espace à même la chair. L’espace, qui n’est pas une catégorie idéale de l’entendement, mais l’élément inaperçu, fondamental, de toutes nos expériences sensorielles ou fantasmatiques. […] Et qu’ainsi il n’apparait que dans la dimension d’une rencontre où les distances objectives s’effondrent, où le là s’illimite, se déchire de l’ici, du détail, de la proximité visible ; mais où soudainement il se présente, et avec lui le jeu paradoxal d’une proximité visuelle en train d’advenir dans une distance non moins souveraine, une distance qui “ouvre” et fait apparaitre”.
DIDI HUBERMANN, Georges, Ce que nous voyons, ce qui nous regarde, Paris, Minuit, 1992, page 194